CINQUIEME DIMANCHE DU TEMPS DE CAREME DE L’ANNEE C

TEXTES : Is 43, 16-21 / Ps 125(126), 1-6 / Ph 3, 8-14 / Jn 8, 1-11
PREDICATEUR : P. Bruno WENSAN’NA, SVD
THEME : Nous sommes tous handicapés
 

Toi qui lis cette homélie, as-tu conscience d’être un handicapé parmi tant d’autres ? Si nous le faisons, nous changeons notre regard sur les autres pour ainsi paraphraser Yves Boulvin. En ce cinquième dimanche du temps de carême, Jésus nous invite à reconnaître que nous sommes tous handicapés par le péché. L’Eglise nous offre aujourd’hui la chance de méditer sur la péricope de la femme adultère à travers l’Evangile de Saint Jean. La rencontre entre la femme adultère et Jésus n’est pas une rencontre parmi tant d’autres mais une rencontre entre la grâce et la loi. Il est question ici d’une femme prise en flagrant délit d’adultère. Les pharisiens emmènent la femme à Jésus pour le mettre à l’épreuve. Donc Jésus est placé d’une part devant le dilemme : soit il reste fidèle à la loi et condamne cette femme, contredisant ainsi son message de grâce, soit il reste fidèle à son message de grâce, s’opposant ainsi à la loi.

Jésus se trouve devant le dilemme d’un culte de mémoire qui ouvre sur l’espérance ou qui aboutit à la mort. Jésus n’hésitera pas à prendre partie pour la vie du pécheur qu’il aime bien tout en rejetant le péché lui-même. Jésus ne nie pas le péché et sa gravité. D’ailleurs, si ce texte est lu pendant le Carême, c’est pour nous faire réfléchir sur le péché. A cette phrase de Jésus : «Que celui d’entre vous qui n’a jamais péché lui jette la première pierre Nous voyons les accusateurs de cette femme entrer en eux-mêmes et écouter leur conscience. Il faut rappeler ici que selon la loi de Moïse, pour un tel délit, Lv 20, 10 impose la peine de mort, mais sans préciser la façon de l’exécution. De même, Dt 22, 22 qui traite de manière plus précise de l’adultère, ne le spécifie pas, mais peu après, décrivant le cas de l’infidélité d’une fiancée au verset 34, a explicitement prévu la mort par lapidation.

L’évangile de ce jour, matérialise la vraie mission du Messie, « il est venu pour les malades et tous nous handicapés et malades par le péché. » Jésus mets les pharisiens et les hommes de toute génération devant cette réalité qui nous est commune : « Celui d’entre vous qui est sans péché, qu’il soit le premier à lui jeter une pierre.» 

Jésus renvoie chacun à sa conscience, il nous invite à nous ressaisir et à bien plus prendre conscience. Laquelle conscience parle et résonne plus que tout. Jésus, à travers ces paroles calme nos ardeurs à juger, notre agressivité, nos vengeances. Contre tous les gens pressés de juger les autres, Jésus nous rappelle que tout être est enfermé dans le péché.

« Moi non plus, je ne te condamne pas. Va, et désormais ne pèche plus. » Ces paroles ne serait pas resté sans effets.  Nous pouvons imaginer la force de ces paroles vis-à-vis d’une femme à bout de souffre. Si Jésus n’a pas condamné cette femme, comment pourrions-nous condamner notre frère ou notre sœur ?

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