Bien-aimé(e)s, en ce deuxième de pâques, nous célébrons le dimanche de la miséricorde. Dieu qui pose un regard de compatissant sur le monde. Dieu qui ne juge personne pour son incrédulité, sa réticence, son éloignement, etc. mais qui est assez patient pour se révéler à lui jusqu’à ce qu’il l’accueille.
Bien-aimé(e)s le doute, les incertitudes, le désir de liberté et d’autonomie, les idéologies erronées, etc. nous éloignent souvent de Dieu. Thomas s’était éloigné du groupe des disciples puisqu’il avait certainement perdu tout espoir ou même doutait profondément de la résurrection du Christ. Il ne voulait plus se joindre à ses frères de foi. Il a pensé trouver le bonheur ailleurs. Mais très vite il se rend compte qu’il est en train de se perdre et donc décide de revenir. Mais quand il revient le maître de la vie avait déjà visité les autres. Il regrette son absence et ne désire qu’une seule chose : que Dieu lui donne une seconde chance ! Oui, que Dieu prenne pitié et se révèle encore pour lui permettre de le voir. D’où son insistance : « Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt dans la marque des clous, si je ne mets pas la main dans son côté, non, je ne croirai pas » (Jn 20, 25). Comme on le dit souvent : « le vrai bonheur, on ne l’apprécie que lorsqu’on l’a perdu ». Jésus ne voit pas cette insistance de Thomas comme une mise à l’épreuve mais comme un regret de son éloignement, une soif de le voir. Jésus pardonne son égarement, son éloignement, son incrédulité. Et pour Thomas, Jésus se révèle encore et s’adresse à Thomas : « Cesse d’être incrédule, sois croyant ».(Jn 20, 27)
Cette expérience d’éloignement de Thomas est notre quotidien. Nous nous sommes éloignés de toutes les valeurs chrétiennes dans nos familles, paroisses, communautés religieuses, écoles, lieux de travail, gouvernements, pays, continents et surtout dans notre monde. C’est pour cela au lieu du partage et de la vie fraternelle comme le faisait la première communauté chrétienne décrite dans la première lecture, nous avions créé des classes sociales, raciales, ethniques, culturelles, etc. Oui, nous avions établi certaines règles de suprématie de couleurs de peau, de race, de religions, de positions, etc. Nous sommes mêmes parvenu à croire que sans Dieu nous « pouvons être » pourtant c’est lui qui l’auteur de la vie. La crainte de Dieu a disparu de nos cœurs. Voilà pourquoi certains vont jusqu’à dire qu’ils sont athées ! On comprend alors mieux pourquoi nous votons des lois inhumaines et contre nature, nous acclamons le mal et rejetons le bien, nous marchons les uns sur les autres sans souci.
Même si un tel éloignement ou aveuglement, peine le cœur de Dieu, cela ne le décourage nullement à notre sujet. C’est pour cela qu’il y a des épreuves qui surviennent sur nos chemins pour nous pousser à faire une pause comme Thomas afin de nous regarder dans le miroir et ainsi décider retourner à Dieu.
Bien-aimé(e)s, loin de paraître alarmiste, il me semble que la crise sanitaire actuelle que nous traversons est une épreuve commune pour nous permettre de voir là nous sommes tombés. Oui, elle remet en cause toutes nos certitudes, nos idéologies, nos classifications de la société, etc. Mais plus encore elle relance la question de la place de Dieu dans notre vie et notre monde. Oui, elle nous pousse à nous interroger sur ce que nous avions fait de Dieu. Elle nous invite à évaluer les résultats de notre éloignement de Dieu, de notre rejet de Dieu. Cette crise sanitaire est une épreuve qui doit vérifier la qualité de notre foi, de notre attachement à Dieu, de nos relations interhumaines, du regard que nous portons sur les autres qui sont différents de nous, etc. Il devient donc important d’exulter de joie que cette crise soit arrivée pour nous dire « trop c’est trop ! faites une pause et regardez-vous dans le miroir. Comprenez que sans Dieu vous ne pouvez pas être !». C’est ce retour sur soi qui pourra nous reconduire, comme Thomas, vers le Christ, que nous avions chassé de nos vies et communautés, mais qui lui est là, prêt à nous pardonner et à se révéler encore à nous.
Bien-aimé(e)s à nous aussi Jésus dit cessez d’être incrédules soyez croyants ! Retrouvez la foi en Dieu et vous revivrez.
Bien-aimé(e), si aujourd’hui tu entends la voix du Seigneur qui te dit de croire en Lui, n’endurcis pas ton cœur. Amen