PREMIER DIMANCHE DE L’AVENT DE L’ANNEE B

TEXTES: Is 63, 16b-17. 19b ; 64, 2b-7 / Ps 79 (80), 2-3. 15-16. 18-19 /

1 Co 1, 3-9 / Mc 13, 33-37

PREDICATEUR: P. Martin KOTCHOFFA, SVD

THEME : Veillez !

 

Bien-aimé(e)s dans le Seigneur, nous entamons une nouvelle année liturgique. Et la première des choses qui nous est proposée pour mieux vivre cette nouvelle année de grâce c’est une démarche de conversion, une démarche d’ouverture et de préparation pour accueillir l’Auteur de la Vie. C’est Lui qui peut redonner vie à nos corps mortels emprunts de péchés et désirs mauvais. Cette démarche s’inscrit dans le temps de l’Avent, que l’Eglise a voulu comme temps de préparation vers Noël. Un temps pour changer et purifier notre vie afin de non seulement commémorer la naissance du Christ en ce monde il y a plus de deux mille ans, mais surtout afin de le laisser naitre de nouveau dans nos cœurs et ainsi de nous disposer à l’accueillir dans sa gloire à la fin des temps. Une telle expérience n’est possible que si nous veillons comme nous le dit l’Evangile afin d’obtenir le pardon de nos péchés. D’ailleurs la première bougie qui sera allumée aujourd’hui est le symbole du pardon accordé à Adam et Eve. Dieu est donc infiniment miséricordieux et aujourd’hui encore si nous lui ouvrons nos cœurs il nous accordera son pardon.

Bien-aimé(e)s, l’interrogation du prophète Isaïe qui dit : « Pourquoi, Seigneur, nous laisses-tu errer hors de tes chemins. Pourquoi laisser nos cœurs s’endurcir et ne plus te craindre ? » (Is. 63, 17), doit nous interpeller vivement. Une telle interrogation révèle la liberté que Dieu a accordé à l’homme de l’adorer ou pas, de le suivre ou pas, de le choisir ou pas, de l’aimer ou pas. Dieu nous a certes créés à son image et à sa ressemblance mais il ne nous a pas privés de liberté de choix. Notre liberté nous pousse et nous conduit souvent à nous éloigner de lui. Probablement qu’on a pensé que sans notre louange Dieu ne serait plus Dieu. Surement qu’on s’était dit que sans nous Dieu ne serait rien. Et pourtant notre louange n’ajoute rien à ce qu’il est. La quatrième préface commune du Missel Romain ne dit-elle pas avec émerveillement «  Tu n’as pas besoin de notre louange, et pourtant c’est toi qui nous inspire de te rendre grâce : nos chants n’ajoutent rien à ce que tu es, mais ils nous rapprochent de Toi, par le Christ notre Seigneur. »

Le peuple de Dieu, s’étant éloigné de Dieu, s’est retrouvé dans l’amertume. Isaïe est donc en droit de se lamenter : « Tu nous as caché ton visage, tu nous as livrés au pouvoir de nos fautes » (Is 64, 6).  Mais le cœur de Dieu abonde toujours en miséricorde. Il est toujours prêt à accorder son pardon à qui le demande. D’où l’importance de veiller.

Veiller, c’est faire un retour sur soi. C’est se regarder encore dans le miroir pour voir l’état de nos vêtements reçus au baptême, et même au mariage et aussi à l’ordination diaconale et presbytérale ! Veiller, c’est commencer par se débarrasser de nos égoïsmes, jalousies, méchancetés, incrédulités, penchants impurs et mauvais, envies, etc. Oui, veiller c’est abandonner notre soif de vengeance, notre cleptomanie, nos fantasmes diaboliques, etc… Veiller, c’est vouloir recevoir le pardon de Dieu afin que le Christ naisse encore dans nos cœurs. Si nous nous décidons donc de veiller alors c’est Dieu lui-même par sa grâce comme nous le dit saint Paul « qui vous fera tenir fermement jusqu’au bout, et vous serez sans reproche au jour de notre Seigneur Jésus-Christ » ( 1 Co 1, 8)

C’est donc dans notre intérêt que le Christ naisse dans nos cœurs déjà débarrassés de toute iniquité. Sinon nous perdrons doublement si cela n’était pas le cas. Car on n’aura plus la possibilité de nous repentir. La conversion n’est possible qu’ici-bas !

Aujourd’hui c’est le jour du pardon, ouvrons nos cœurs pour non seulement accueillir le pardon de Dieu mais aussi pour le transmettre aux autres. Oui, donnons aux autres ce que Dieu nous accorde gratuitement afin qu’il naisse au sein d’un peuple acquit à sa cause, un peuple où règne l’amour du prochain et le pardon mutuel. Prions donc avec Isaïe pour le pardon de nos péchés : « Seigneur, c’est Toi notre Père. Nous sommes l’argile, c’est toi qui nous façonnes : nous sommes tous l’ouvrage de ta main. Ne t’irrite pas, Seigneur, jusqu’à l’excès, ne te rappelle pas à jamais la perversité. Mais regarde donc : ton peuple, c’est nous tous ! » Amen (Is 64, 7-8)

 

 

Bien-aimé(e), si aujourd’hui tu entends la voix du Seigneur qui t’invite à veiller pour attendre sa venue dans ta vie n’endurcis pas ton cœur. Amen

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.