TEXTES: Lv 13, 1-2. 45-46 / Ps 31 (32), 1-2. 5. 11 / 1 Co 10, 31 – 11, 1 /
Mc 1, 40-45
PREDICATEUR : P. Martin KOTCHOFFA, SVD
THEME : Parle à Jésus de ta lèpre
Bien-aimé(e)s dans le Seigneur nous sommes au sixième dimanche du temps ordinaire de l’année B. Les textes liturgiques nous rappellent que le Christ est capable de nous purifier de nos nombreuses lèpres.
La lèpre semblait être la pire des maladies dont un être humain pouvait en souffrir. Et d’ailleurs pour éviter que les autres soient contaminés il était recommandé, comme nous le dit la première lecture, que ceux qui sont atteint par la lèpre puissent être écartés du camp jusqu’ à ce qu’ils soient guéris. Etre séparé des autres était non seulement une souffrance physique mais aussi et surtout psychologique. Le lépreux était considéré comme porteur de malheur car étant impur. Ainsi personne ne pouvait, ne voulait et ne devrait s’approcher d’un lépreux et vice-versa. Mais le Christ dans l’évangile se laisse approcher par un lépreux. Il a pitié de lui et le guérit en le touchant. Jésus voit et comprend sa souffrance. Il sait la douleur que cet homme vit à cause de sa lèpre. Il veut donc lui redonner vie, il veut restaurer sa relation avec les autres. Le Christ ne s’est pas levé de lui-même pour guérir ce lépreux ! Ce dernier a fait le premier pas vers Jésus en lui présentant sa demande. Mais il laisse le libre choix à Jésus d’exaucer sa prière : « si tu le veux, tu peux me purifier » (Mc 1, 40) dit-il à Jésus. Ceci est un signe d’humilité, une reconnaissance de sa petitesse, de sa pauvreté sociale, de son désir manifeste de réintégrer la communauté, etc.
Bien-aimé(e)s nous aussi portions des lèpres qui pourrissent notre existence et nous créent des ennuis dans nos différents milieux de vie. Nos lèpres aujourd’hui ont plusieurs noms : corruption, débauche, haine, jalousie, envie, moquerie, insulte, maltraitance de nos enfants ainsi qu’époux et épouses, pessimisme, syncrétisme, idolâtrie, etc. Chacun de nous porte une lèpre et Jésus veut aujourd’hui nous libérer de cela. Dans nos familles quand nos enfants ne peuvent pas s’approcher de nous car nous sommes renfermés, c’est une lèpre ; quand monsieur ou madame refuse d’accomplir son devoir conjugal juste pour punir l’autre, c’est une lèpre ; quand monsieur passe son temps à battre sa femme et vice-versa, c’est une lèpre ; quand monsieur interdit à son épouse de travailler la rendant ainsi dépendante de lui, c’est une lèpre ; quand dans nos familles polygames monsieur prend soin des enfants d’une épouse au détriment de ceux des autres, c’est une lèpre. Etc. Dans nos administrations quand nous ne pensons qu’à notre propre intérêt au détriment de ceux des autres, c’est une lèpre ; quand dans nos services pour recruter une personne celle-ci doit nécessairement aller au lit avec nous, c’est une lèpre ; quand dans nos services nous octroyons les marchés à ceux-là qui nous donnent des dessous de table malgré leur incompétence, c’est une lèpre ; quand dans nos services nous négligeons d’apprécier le travail de nos employés, c’est une lèpre. Etc. Dans nos paroisses quand nous désirons voir nos propositions surplomber celles des autres, c’est une lèpre ; quand nous venons les premiers dans l’église et n’essuyons que là où nous voulons nous asseoir négligeant tout le reste du banc, c’est une lèpre ; quand nous ne voyons absolument rien de bon dans les réalisations de la paroisse, c’est une lèpre ; quand nous organisons des campagnes pour décourager la participation des uns et des autres aux activités de l’église, c’est une lèpre ; quand nous passons notre temps à mettre les pièces d’argent très usées dans les paniers de quêtes et pourtant on pouvait offrir bien plus, c’est une lèpre. Etc.
Dans notre propre vie quand nous négligeons de prier et de demander la lumière divine avant nos prises de décisions, c’est une lèpre ; quand nous passons notre temps à désirer ce que les autres ont, en oubliant de nous contenter de ce qu’on a, c’est une lèpre ; quand nous planifions minutieusement le malheur des autres, c’est une lèpre ; quand nous partons de relation intime à relation intime juste pour soutirer plus d’argent et de biens matériels ou bien pour satisfaire notre instinct sexuel, c’est une lèpre ; quand nous n’apprécions pas la couleur de notre peau et notre genre et voulons vaille que vaille les modifier, c’est une lèpre. Etc.
Bien-aimé(e)s ce sont là quelques lèpres dont nous souffrons aujourd’hui. Elles, comme des plaies, pourrissent et finissent par dégager des odeurs insupportables autour de nous au point d’éloigner les autres de nous. Hélas nous ne parvenons pas à reconnaitre en nous ces lèpres. Et malheureusement nous contaminons les autres. Et la chaîne continue. Aujourd’hui tu peux briser cette chaîne qui a tant duré dans ta vie et celle de ceux qui t’ont précédé. Bien-aimé(e) l’injonction de saint Paul doit t’interpeller : « Ne soyez un obstacle pour personne, ni pour les juifs, ni pour les païens, ni pour l’Eglise de Dieu. » (1 Co 10, 32). Ainsi donc commence par identifier les lèpres qui gangrènent ta vie et qui brisent ta relation avec Dieu ainsi qu’avec ta famille, ton époux (se), tes collègues, tes supérieurs, etc. Ensuite approche-toi de Jésus et humblement demande-lui de purifier ces lèpres afin que tu deviennes la personne qu’il a toujours voulu que tu sois. Bien-aimé(e) si aujourd’hui tu entends la voix du Seigneur qui t’invite à déposer à ses pieds tes lèpres n’endurcis pas ton cœur. Amen