TEXTES: : Gn 15, 1-6; 21, 1-3; PS 104 (105), 1-2. 3-4.5-6.8-9; He 11, 8.11-12.17-19; Lc 2, 22-40
PRÉDICATEUR: P. Roméo YEMSO, SVD
THEME: Sainte Famille, la source d’inspiration d’entraînement pour nos familles aujourd’hui dans le COVID-19.
«Il faut que les hommes d’aujourd’hui découvrent cet amour exigeant parce qu’en lui se trouve le vrai fondement solide de la famille, un fondement qui la rend capable de tout supporter. Saint Jean-Paul II.» ( Lettres aux familles, Mame, 1994, p.49).
Bien aimés dans le Christ Jésus, nous célébrons aujourd’hui la Sainte Famille de Nazareth, comme Source et Modèle d’inspiration pour nos familles. Par cette célébration, l’Eglise Notre Mère nous invite à contempler l’amour, l’obéissance et la disponibilité de Jésus, de Marie et Joseph dans l’accomplissement de la volonté de Dieu dans nos vies et dans notre monde. Les textes liturgiques sont remplis de personnes dignes de foi, de confiance, d’espérance pour construire un monde nouveau dans les cœurs des gens et pour réaliser les promesses du Christ.
Retrouvons un peu l’historique de cette Solennité !
Selon l’histoire, la célébration de la Sainte Famille a localement débuté dès le XVIIe siècle et c’est en 1895 que le Pape Léon XIII la fixe au troisième dimanche après l’Épiphanie. Ce n’est qu’avec Benoît XV en 1921 qu’elle est étendue à l’Église universelle. Pour le déplacer d’abord au dimanche suivant l’Épiphanie et ensuite, à la date actuelle, il faut attendre le pontificat de Jean XXIII.
Allons à la découverte de la Sainte Famille!
Bien aimés dans le Christ Jésus, la célébration de la Sainte Famille est vue par la foi comme la première église et modèle de les églises de par le monde car elle dans la sphère de la sainteté surtout qu’elle est centrée sur le Petit Enfant-Jésus: c’est pourquoi elle est unique, unie par un immense amour et une confiance totale en Dieu Amour. Son message est plein de foi, d’abandon à la volonté du Seigneur. Comme toute mère et tout père, l’attention de Marie et de Joseph est aussi dirigée avec soin vers Jésus, ce Dieu qui s’est Homme pour nous sauver. Comme eux, tous les parents sont les gardiens de la vie de leurs enfants, et non les propriétaires; ils doivent les aider à grandir, à mûrir. Alors, bien qu’ils soient des parents adoptifs de l’Enfant-Jésus, Marie et Joseph avec leur attitude ont grandi ensemble avec Jésus, en famille, dans l’amour mutuel et l’ouverture confiante à Dieu qui est la source de la vie. C’est d’ailleurs, la première mission confiée à la famille: créer les conditions favorables à la croissance harmonieuse des enfants, afin qu’ils puissent vivre une vie bonne, digne du Seigneur et constructive pour le monde. Cette communauté spéciale de vie et d’amour qu’est la famille est donc, comme le dit le Pape François, appelée à être une «Église domestique» pour faire briller les vertus évangéliques et devenir un ferment de bien dans la société. Le pape renchérit en disant : qu’aucune famille dans le monde n’est parfaite. Nous devons prendre comme source d’inspiration la Sainte Famille.
En effet, cette célébration vise à offrir un modèle de vie aux familles de tous les temps et de tous les lieux: si pour Marie et Joseph, l’Enfant-Jésus n’est pas seulement leur enfant, mais leur Dieu, alors les actions les plus sacrées, comme prier, entrer en communion avec Lui, écouter Sa Parole, coïncident avec les dialogues traditionnels d’une mère et d’un père avec leur fils. Ici commence donc l’histoire de toutes les familles chrétiennes, pour lesquelles chaque geste, même le plus simple et apparemment le plus insignifiant, peut être vécu comme un sacrement.
Posons un petit regard de méditation et de contemplation sur chaque personne de la Sainte Famille.
- La Bienheureuse Vierge Marie, l’Humble Servante et Mère de Dieu
La docilité et la disponibilité de la Bienheureuse Vierge Marie depuis l’Annonciation par l’ange nous interpelle tous dans la mission divine. De son jeune âge, elle a vite compris que Dieu l’appelait à une mission particulière. Elle n’a donc pas hésité à se proclamer «sa servante». Et ainsi, «Jésus exaltera sa grandeur non pas tant pour son rôle de mère, mais pour son obéissance à Dieu». Si jamais Marie ne comprend pas pleinement tous ces événements qui l’impliquent, alors, «elle médite en silence, réfléchit et adore l’initiative divine». «Sa présence au pied de la Croix consacre cette totale disponibilité», a relevé le Pape.
- L’obéissance de papa Joseph, un père de famille à l’écoute de tout.
Papa Joseph, pour sa part, «ne parle pas, mais agit dans l’obéissance». Au moment délicat où il veut renvoyer en secret Marie parce qu’elle est enceinte, son choix vise à ne pas faire obstacle au plan de Dieu et à laisser Marie libre d’adhérer à la volonté divine.
- 3. L’Enfant Jésus couché dans une mangeoire dans notre COVID-19
Jésus, la personne centrale de la Sainte Famille, est, quant à Lui, la volonté même du Père, sa réponse continuelle, un «oui» clair. Lc nous dit : «L’Enfant, lui, grandissait et se fortifiait, rempli de sagesse, et la grâce de Dieu était sur lui». Disons que dans l’ensemble, les textes liturgiques sont vraiment et infiniment denses; nous avons pas mal d’autres personnages à méditer tout le long de notre vie: la foi d’Abraham et ses promesses de la part l’Éternel, l’accueillir spontanée des bergers, des hommes exclus du recensement et sans abri, sans valeur sociale, la proclamation et le dévoilement du mystère de l’incarnation par le Vieu Syméon….
Bien aimés dans le Christ Jésus, l’évangile de ce dimanche nous montre quelque-chose plus spécial : les bergers sont partis spontanément annoncer la bonne Nouvelle. En effet, le peuple d’Israël pourtant préparé n’a pas entendu le message. Le vieillard Syméon vint au temple et se présenta dans l’espoir de convaincre le symbole de sa longue attente messianique. Le mystère de l’incarnation de l’Enfant Jésus est ainsi dévoilé. Il ne rencontrera que des contradictions , surtout de la part d’un grand groupe de saints, des intellectuels, des hommes riches qui devraient plutôt être les premiers à accueillir la Verbe de Dieu, la Toute Puissante Parole de l’Éternel. La passion manifestera le tragique de cette méprise et Marie la Vierge et Mère de Dieu en sera le témoin. Aussi Jésus ne divisera pas les esprits, mais son message et sa présence mettront en lumière une division, déjà latente au fond des cœurs. Partons de cette vérité évangélique : Si le message de l’Enfant-Jésus est une bonne nouvelle pour certains qui l’accueillent, il est se voit aussi comme un jugement pour d’autres qui n’acceptent pas d’être déconcertés par Lui. Oui, le message de l’Enfant-Jésus met nos consciences à nu. N’oublions pas que l’être humain est caractérisé par le désir ou la volonté d’aller ailleurs. Même fatigué sous le poids de l’âge , l’homme est de la race de ceux que les promesses de Dieu mettent en marche grâce à certains paramètres mystiques tels la foi, l’espérance et l’amour. Personne ne peut les comprendre sauf Dieu lui-même qui l’auteur de toute notre vie. Apprenons à notre patriarche que c’est en ouvrant nos mains pour offrir notre vie que nous rencontrons la grande main inédite de Dieu qui fait lever les morts: «Qui croit en moi, fût-il mort, vivra.»
Que devant la Lumière du Verbe et l’Esprit de Grâce se dissipent les ténèbres du péché et la Nuit de l’incroyance. Et que l’Amour de Jésus habite dans nos cœurs. Amen!